Le principe était celui de la Coupe de France de foot : 32 interprètes qui disputeraient d'abord un premier tour (16 émissions) puis les huitièmes (8 émissions) les quarts, les demi-finales et enfin la grosse finale. 31 émissions donc 31 samedis . Sachant que je devrais bosser 1 à 3 samedis car d'une part je m'arrangerais pour faire les nuits des "anciens", eux me faisant mes journées. Et d'autre part c'était l'époque de pléthore de personnel, on était 10 (comme les petits nègres d'Agatha Christie) dont 2 en horaires de bureau. Donc 1 journée (13h15) sur 8 et une nuit (13h15 aussi) sur 8. Cela faisait des petites semaines de même pas 30 heures, qui creusaient notre "dette"!
Mais contrairement au budget de la France, nous on devait rembourser, à la minute près. Les vacances scolaires nous le permettaient, où on bossait s'il le fallait 1 journée sur 3 et 1 nuit sur 3; là les semaines dépassaient souvent les 60 h, et notre dette était vite effacée. Et ainsi la moitié d'entre nous pouvait partir en vacances en même temps, s'ils le désiraient.
Donc 31 samedis c'était jouable même si je devais en passer 3 à la météo;
Restait le plus dur : sélectionner 32 interprètes parmi la centaine qui pouvaient y prétendre ! Et là, pas d'états d'âme ! Parmi les 32, il y en aura une bonne demi-douzaine que je n'apprécie pas spécialement. Mais je me dois d'être objectif, si je veux pérenniser l'émission.
Une fois ces 32 choisis, tout comme pour le foot, la première émission sera consacrée au tirage au sort des matchs. Il me faudra un conducteur très précis : je dispose de 90 minutes. Hors générique, restent 86. Je compte mettre une chanson entre chaque tirage, question : combien de chansons entières (environ 3'30") pourrai-je passer, et combien de matchs à chaque tirage ? Réponse : 1 seul match tiré entre 2 chansons, quitte à mettre les lacs du Connemara et éviter don't go de Yazoo !
Pour les votes, un point hors antenne et 3 points à l’antenne. Pour ou contre. Ca donnera parfois lieu à des engueulades entre auditeurs ! Il est évident que plus les téléphones sonneront, plus l’émission est écoutée. Enfin, très important, contrairement au hit-parade, je n'interviendrai pas. Si, quand même, en tant qu'auditeur comme un autre. Mais pas plus.
Samedi 18 septembre, tirage au sort des duels. Autant certains semblent joués d'avance, autant d'autres risquent d'être serrés... D'autres seront un vrai crève-coeur, comme Daniel Guichard vs Dick Rivers, deux de mes idoles !
Première édition le samedi suivant. Revanche sur l’infortune, je prends comme générique...Stars, l’éphémère mission de Drucker devant laquelle, à la météo, j'avais pleuré à chaudes larmes un samedi soir d’avril 81, une petite garce venant de me jeter comme un kleenex usé.
Pendant 20 bonnes minutes, le téléphone restera muet. Affolement. Et si ça ne marchait pas ? Si je m'étais monté le bourrichon, moi le fameux "joker" ? Je me suis fixé un seuil minimal de 5 appels au-dessous duquel je supprimerai l’émission.
Ce jour-là ils seront 6 ! Ouf... Quand je pense que pour la finale, en juin 83, je devrai me faire aider pour gérer les appels, leur nombre dépassant la centaine...
Et la plupart me diront qu'ils n'ont réussi à joindre le 53 88 53 qu'au bout de 4 ou 5 tentatives !
(à suivre)